Les étapes du processus de sélection

1)
La première étape consiste à recevoir les candidats et à les inviter à
remplir le formulaire de demande d'emploi. S'il y a
eu publicité dans les journaux, il est probable que l'entreprise
reçoive des curriculum vitae par le courrier.
2) À l'étape suivante, on procède à un premier tri, à
une sorte de « tamisage » qui vise surtout à éliminer des candidatures à
partir d'un nombre restreint de critères fondamentaux et facilement
applicables. La taille, le sexe, l'âge, la scolarité, l'expérience,
l'acceptation de voyager, l'appartenance à une association
professionnelle, l'acceptation de travailler la nuit, sont les
critères les plus généralement utilisés ici s'ils sont pertinents à
l'emploi.
- Les candidats ayant « survécu » à la seconde étape sont invités
à se présenter à une ou deux entrevues de sélection. Les
scénarios possibles sont fort nombreux. Il peut y avoir une entrevue
préliminaire, des tests psychotechniques, puis une seconde entrevue.
Il peut n'y avoir qu'une seule entrevue, suivie des tests, ou
l'inverse. L'interviewer peut
être seul avec le candidat ou
faire partie d'un comité, dont les membres peuvent être des
représentants du Service de G.R.H. ou des cadres du service
requérant un employé. L'entrevue est une interaction verbale :
l'interviewer et l'interviewé s'échangent de l'information
concernant l'emploi et les caractéristiques du candidat, et il y a
évaluation des forces et faiblesses de l'interviewé en fonction du
poste à combler.
-
La quatrième étape du processus, ce sont les
tests
psychotechniques.
Avant d'utiliser un test, on doit
s'assurer de sa validité, c.-à-d. voir à ce qu'il mesure bien
ce qu'il est censé mesurer. Le test doit de plus être standardisé
dans son contenu et son administration. Il doit être rédigé,
administré et corrigé objectivement. La discrimination des
candidats par rapport aux critères demeure l'objet même du test. Un
test doit aussi être fidèle, c.-à-d. fournir une courbe de
résultats semblable pour chaque groupe soumis au test. Enfin,
ajoutons que le test doit être choisi en fonction de l'emploi
que le candidat doit remplir.
Il y a plusieurs façons de classer les tests. Nous
avons retenu celle de Tiffin et McCormick'. La première catégorie de
tests regroupe les tests d'aptitude. Ces tests servent à révéler
des caractéristiques (aptitudes) humaines fondamentales liées à la
capacité de remplir un emploi particulier. Les aptitudes sont regroupées
en cinq classes : les aptitudes intellectuelles (test d'intelligence),
les aptitudes mécaniques (intelligence mécanique), les aptitudes
psychomotrices (sensorielles et musculaires), les aptitudes visuelles
(discrimination entre les distances, les couleurs, etc.) et toutes les
autres aptitudes reliées à une profession particulière.
La deuxième
catégorie de tests comprend les tests de
personnalité et les tests d'intérêts. Les premiers font
l'inventaire des traits de personnalité d'un individu au moyen de
questionnaires (Inventaire de personnalité multiphasique de
Minnesota-MMPI, ou Cornell-Index) ou de techniques projectives (Test
de Rorschach et Test d'aperception thématique de Murray). Les
seconds examinent les intérêts des individus envers certaines
professions ou d'autres champs d'activité.
La troisième et dernière catégorie de tests regroupe
les tests de connaissances et d'habileté professionnelles. Ils
comprennent les épreuves de connaissances orales, les tests
d'échantillon de travail et les tests de connaissances écrites. Ils
servent à régler les problèmes de mutations et de promotions, à évaluer
les programmes de formation et à mesurer la réussite des élèves dans les
écoles professionnelles.
- La vérification des données constitue la cinquième étape. Le
candidat ayant été jusqu'ici le seul pourvoyeur de renseignements,
l'entreprise se doit d'aller vérifier la valeur et l'exactitude
des données fournies. En effet, certains candidats peuvent être
honnêtes et sincères, mais d'autres peuvent être trop modestes,
nerveux, naïfs, vantards ou même menteurs. Dans ces deux derniers
cas, ils peuvent donner à leur passé une orientation trop favorable,
« oublier » certaines phases négatives, et même falsifier purement
et simplement certains faits.
Il faut donc vérifier les renseignements à l'aide
des lettres de recommandation, de-communications téléphoniques ou
écrites avec les ex-employeurs, d'enquêtes sérieuses sur le passé du
candidat. Le tout est évidemment fonction de l'emploi offert et
toute démarche doit être conforme à la Charte des droits et libertés
de la personne.
-
Les facteurs analysés jusqu'ici concernent la
capacité du candidat à remplir l'emploi. Il faut aussi mesurer,
autant que faire se peut, son désir de fournir un rendement maximum
dans l'emploi offert.
La recherche de la
nature et de la force
des motivations premières du candidat permet de prédire le niveau
d'effort que l'individu investira dans la recherche de la réussite, pour
l'emploi donné. Les principales motivations au travail sont :
- l'attrait monétaire;
- le besoin de sécurité;
- le besoin d'un certain statut;
- le besoin de pouvoir;
- le besoin d'apprendre;
- le besoin de dépassement;
- le besoin de perfection;
- le besoin d'altruisme.
-
Il faut tenter de faire le lien entre les besoins d'un candidat et
un emploi dont la nature permettra justement la satisfaction de ces
besoins. Par exemple, la réussite et la satisfaction liées à un
poste de travailleur social dépendent du besoin d'altruisme du
candidat. Un besoin très fort de sécurité et de statut constituerait
un handicap dans le cas d'un emploi
de courtier en immeubles. Les attitudes de maturité comme la
stabilité, l'assiduité au travail, la persévérance, la sociabilité,
la loyauté, l'autonomie et le leadership sont aussi des indicateurs
des possibilités de réussite dans la plupart des emplois. Il faut
donc toujours faire l'évaluation non pas en vertu d'un système de
valeurs, mais en fonction de
l'emploi à combler.
-
La décision finale revient au supérieur hiérarchique,
puisqu'il est responsable de l'efficacité de son unité
administrative et que tout facteur pouvant y jouer un rôle dépend de
son autorité. Afin de mieux évaluer le candidat dans la pratique et
de pouvoir mesurer sa facilité d'intégration à l'emploi et au groupe
de travail, l'entreprise se réserve une période dite d'essai
(stage probatoire), à la fin de laquelle la décision définitive
d'embauchage est rendue. Le candidat a ainsi la possibilité de se
faire valoir; il connaît sa situation et les intentions de
l'entreprise. Ceci évite tout malentendu ou situation d'incertitude,
qui ne développeraient que de l'insécurité. Enfin, ajoutons que
beaucoup d'entreprises assortissent leur décision finale de la
condition de passer avec succès un examen médical.
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